Alors que les sommets concernant la paix en Ukraine s’enchaînent, le dernier en date ayant eu lieu à Bürgenstock (Suisse) les 15 et 16 juin, un groupe issu de la société civile travaille depuis le mois de janvier 2024 afin d’essayer de trouver des alternatives à la guerre déclenchée par Poutine et qui décime la population ukrainienne et la jeunesse russe. Certaines propositions peuvent paraître obsolètes, une information chassant l’autre, mais elles ont eu le mérite d’avoir été débattues et pensées.
Les propositions suivantes ont été rédigées par des citoyens européens (Ukraine, Pologne, France) dans un but de paix. Les peuples ont aussi droit à la parole, votre avis compte, et toute suggestion constructive est évidemment la bienvenue.
Des personnes favorables à l’Ukraine et à la Russie en font partie afin de veiller à l’équilibre. Les critères politiques et matériels n’ont pas été pris en compte. Ne restons pas fatalistes, les bras croisés. Puisse cette initiative éclore ailleurs sur notre planète, dévastée par de sordides guerres de pouvoir, de soifs de possessions et de richesses.
Ce qui n’était pas entendable il y a quelques semaines paraît, dans certains cas, désormais possible.
Chaque être humain aspire à la PAIX pour sa patrie, sa famille et ses amis.
À nous de la vouloir,
À nous de la construire,
À nous de l’entretenir.
L’IMPORTANCE CAPITALE DU CONSENSUS, DU COMPROMIS ET DES CONCESSIONS
L’Ukraine et la Russie ont des arguments historiques, culturels, géopolitiques, économiques et ethniques à faire valoir, qui doivent être entendus et compris par chacun. Cependant, ces arguments ne peuvent pas faire obstacle à la paix. Cette guerre a fait des centaines de milliers de victimes, et il est primordial d’y mettre fin dans l’intérêt des deux pays et de leurs populations, mais aussi dans le cadre d’un apaisement mondial.
Pour qu’un plan de paix soit durable, la situation actuelle doit être la base ; le passé est une référence mais il est révolu. Toutefois, il faut en retenir les erreurs à ne pas reproduire. Le plus compliqué est de mettre de côté les frustrations et rancunes, bien difficiles à effacer, mais il n’y a pas d’autre choix que de tourner la page pour en écrire une nouvelle.
Écouter pour mieux se faire entendre, ne pas avoir de tabous, donner pour mieux recevoir, et penser au bien de la collectivité sont des efforts indispensables qui demandent un grand courage.
MÉTHODE DE TRAVAIL
- Le plan de paix doit être propulsé par des personnes intègres, capables de faire abstraction de leurs opinions et ressentiments afin de faire preuve d’une totale neutralité.
- Établir la liste des négociateurs (uniquement pour les deux pays concernés, sans tierce partie) et des règles. Par exemple : chaque point débouchant sur un accord mutuel ne peut pas être renégocié ultérieurement ; lorsque survient un sujet sensible, ne pas claquer la porte mais demander son traitement plus tard dans la discussion ; pas d’attaques personnelles contre l’autre partie, etc. Construire ensemble la méthode de travail est une façon d’établir un contact et d’instaurer la confiance.
- Partir d’une feuille blanche.
- Consulter chaque partie séparément, leur demander pour quelles raisons elles se combattent (ce qu’elles se reprochent), établir leurs revendications en y établissant un ordre de priorités qui, plus tard, servira de base pour un compromis ; définir avec chacune la base minimum qui amènera un cessez-le-feu le temps des négociations.
- Regrouper les préoccupations communes ou proches et en informer les deux parties.
- Si les points de vue ne sont pas trop indissociables, négocier les conditions du cessez-le-feu ou, à défaut, une réduction des attaques sur les populations et infrastructures civiles.
- Soumettre les modalités du plan citoyen, qui sera le vrai point de départ. Recueillir les critiques positives et négatives. Classer les différents points selon leurs niveaux de convergence et de divergence.
- Prendre le temps, y aller étape par étape.
- Présenter un rapport à chacune des deux parties. Leur demander toujours de façon séparée quelles concessions ou aménagements elles seraient prêtes à négocier et en échange de quoi.
- Répéter l’opération autant de fois que nécessaire afin d’établir une base de compromis.
- Ne pas se fixer de date butoir. Lorsque la tension devient palpable, espacer les consultations, ce qui permet aux négociateurs neutres de jouer leur rôle avec des propositions innovantes de conciliation. Il est primordial de ne pas forcer les choses afin de ne pas mettre une des parties sous pression ou la braquer.
- Lorsque les négociateurs percevront des prémices solides à une discussion, ils soumettront l’idée d’une confrontation visuelle qui peut d’abord se faire en visioconférence, avec l’accord des deux parties si elles se sentent prêtes. Lors du premier contact, mettre en évidence la volonté de chacun de trouver une solution. Aucune négociation ne se fera à ce stade, si ce n’est pour trouver une date et un lieu neutre pour une rencontre réelle. Les intermédiaires neutres devront veiller à couper tout élan de reproches et/ou d’animosité dès qu’un propos dérape ou s’éloigne du sujet.
ERREURS DU PASSÉE
Deux références sont à prendre en compte dans le cas présent :
- Le mémorandum de Budapest en 1994 où la Russie reconnaissait la souveraineté de l’Ukraine, en garantissant son intégrité territoriale si celle-ci renonçait à l’armement nucléaire.
- Les accords de Minsk de 2014, où aucune des 2 parties n’ont été convaincues. La Russie et l’Ukraine les ont signés sous la pression.
Ces accords n’ont jamais été respectés tantôt par l’un tantôt par l’autre, voire les deux. Leur généralité a rendu ces accords inefficaces, le problème n’a pas été traité à la racine, par crainte de déplaire à l’un ou à l’autre. En gros, la poussière a été glissée grossièrement sous le tapis mais elle n’a jamais été balayée. Aussi bien la Communauté internationale que ces deux pays doivent avoir du courage politique et ne plus placer de simples rustines sur une carte.
PRINCIPE
Proposer un plan de paix ambitieux, équilibré et réaliste sans tenir compte des impératifs économiques et stratégiques de chacun, en se basant sur la situation géopolitique présentement inextricable.
On connaît la situation actuelle, mais le risque qu’elle soit moins favorable dans quelque temps pour l’un comme pour l’autre doit être pris en considération, ainsi que le gouffre financier et les pertes humaines pour chacun des protagonistes. Il est essentiel de répondre à l’épuisement et à l’attente des populations. La vie de millions de personnes est en jeu.
BUT
Ne pas essayer c’est renoncer et susciter de futurs regrets…
Faire entendre raison : l’Ukraine ne reconquerra pas ses territoires perdus, la Russie aura beaucoup de mal à progresser davantage et, dans les deux cas, ce serait au prix de lourds sacrifices économiques et humains. Stopper le carnage et sauver de nombreuses vies. Mettre une pression diplomatique sur les deux pays pour les obliger à se mettre à la table des négociations. Dévoiler au grand jour les réelles intentions de chacun à travers leur volonté d’une vraie négociation ou non. Utiliser toutes les options diplomatiques possibles avant une désormais possible escalade mondiale.
En cas d’échec des négociations, éclairer les opinions publiques en montrant les vraies intentions de chacun : justifier une aide militaire renforcée en cas d’échec des négociations pour les uns ou la surenchère militaire pour les autres. Proposer une paix durable non seulement pour l’Ukraine mais pour toute cette région instable Bosphore/Caucase. La victoire de l’un des deux ne résoudra rien et ne sera qu’une parenthèse malheureusement non refermée, le vaincu revenant à la charge dès qu’il en aura la possibilité.
Un accord de paix courageux mais sincère est le seul plan gagnant-gagnant !
ENGAGEMENTS INDIVIDUELS (Propositions citoyennes)
L’Ukraine accepte un cessez-le-feu immédiat et renonce aux territoires occupés par la Russie au moment de l’accord. Le pays n’accède ni à l’OTAN ni à l’Union Européenne. Son armée est limitée à la défense du pays avec des armes conventionnelles. La langue principale de la constitution est l’ukrainien, mais la langue secondaire est le russe. L’Ukraine intègre l’Union spécialement créée Bosphore-Caucase, composée entre autres de la Turquie, de l’Ukraine, de la Moldavie, de la Géorgie et du Kazakhstan (liste non exhaustive).
Cette union de collaboration principalement économique est libre de commercer avec l’Europe et/ou la Russie de façon collective ou individuelle. La sécurité de ses membres est garantie conjointement par la Turquie (pays de l’OTAN mais qui entretient des relations amicales avec la Russie), par l’OTAN en cas d’agression russe, et par la Russie en cas d’agression de l’OTAN. L’Ukraine acceptera des visites de l’ONU afin de vérifier que les russophones sont traités équitablement.
La Russie accepte un cessez-le-feu immédiat et renonce à conquérir d’autres territoires ukrainiens ou de pays de l’Union Bosphore-Caucase. Elle reconnaît une nouvelle fois la légitimité de la nation ukrainienne et s’engage dans le futur à en respecter l’intégrité. Elle accepte le retour des habitants qui ont fui les régions qu’elle occupe et leur garantit les mêmes droits que les habitants actuels. Les citoyens ukrainiens déplacés de force, notamment des enfants seront restitués à l’Ukraine.
Ces personnes pourront conserver leur nationalité ukrainienne ou pas, selon leur volonté. Le Russe sera la langue administrative principale dans ces régions, mais l’Ukrainien sera la langue secondaire. La Russie acceptera des visites de l’ONU afin de vérifier que les ukrainophones sont traités équitablement.
MESURES COMMUNES (Propositions citoyennes)
Reconstruction : Le financement de la reconstruction dans la partie conquise par les Russes sera entièrement à la charge de la Russie. Cependant, en raison de la différence de taille entre les pays et des superficies impactées, le financement de la partie ukrainienne sera sous la responsabilité de l’Ukraine, via un pot commun comprenant une contribution importante de la Russie, ainsi que de la communauté internationale par le biais de prêts ou de dons. L’Ukraine participera également avec la Russie aux dommages causés sur le territoire russe.
Crimes de guerre : Dans un conflit, beaucoup d’actes sont malheureusement des crimes de guerre, et il est impossible de tous les traiter devant des tribunaux internationaux. Les deux pays s’engagent à dénoncer et à traduire devant la justice internationale leurs ressortissants aux crimes de guerre délibérés, incontestables et jugés les plus graves.
Énergie / Eau : La Russie s’engage à continuer à fournir aux foyers ukrainiens l’énergie qui, avant la guerre, était desservie par les centrales énergétiques dont elle a pris possession. L’Ukraine s’engage à ne pas entraver l’arrivée d’eau potable, principalement en Crimée.
Zone démilitarisée : Définir une limite commune par les deux protagonistes et la Biélorussie. Contrôles réguliers par l’ONU dans ces zones. Création de couloirs sécurisés et fortement contrôlés pour le passage douanier. Un bureau de plaintes éventuelles concernant les minorités ethniques, religieuses ou sur l’orientation sexuelle, géré par l’ONU, sera ouvert des deux côtés. Des sanctions pourront être appliquées en cas de non-respect. Par ailleurs, les deux pays s’engagent à libérer tous les prisonniers de guerre, sauf ceux accusés des pires crimes de guerre (les cas seront examinés individuellement).
Céréales : Il faudra trouver un arrangement pour réguler le marché mondial et instaurer un prix commun pour éviter une concurrence qui dégénère.
Transports : Une redistribution des eaux territoriales et de l’espace aérien sera effectuée. Un règlement pour le transport maritime sera établi.
Écologie : Chaque pays devra veiller à ce que son activité industrielle ne détériore pas l’écologie de son voisin.
CONSULTATION POPULAIRE
La négociation engageant l’avenir de la nation, il serait adéquat de connaître à titre informatif l’avis des citoyens. Un référendum présentiel étant difficilement organisable tout comme les élections pour des raisons de sécurité mais aussi de légitimité (quelques millions d’Ukrainiens se trouvant hors du pays), seule une consultation pourrait être organisée par deux voies possibles : internet via une plateforme ultra sécurisée ou en mairie pour les personnes plus âgées.
Vu les conditions de guerre ne permettant pas une participation uniforme selon les régions, le résultat ne serait pas décisionnaire mais permettrait à l’exécutif de se prononcer sur l’éventualité de négociations ou de la poursuite de la guerre sur la base de l’opinion publique ukrainienne. Cela responsabiliserait le peuple ukrainien dans les décisions.
LIBELLÉ DES DEUX OPTIONS
- Des négociations de paix doivent être entamées avec la Russie
- La guerre contre Poutine doit continuer jusqu’à la libération du pays.
En cas de majorité en faveur de la poursuite de la guerre, la mobilisation élargie serait en quelque sorte confortée par la population. Cela résoudrait partiellement l’épineux problème de l’adhésion à la nouvelle loi sur le sujet. En cas de majorité en faveur des négociations, les concessions inéluctables faites aux Russes seraient, quant à elles, légitimées par la population, dans une mesure plus ou moins large en fonction de l’ampleur du score. En outre, une consultation sur l’adhésion à l’Union Européenne et à l’OTAN serait aussi vivement conseillée.
DATE ET DURÉE DE LA CONSULTATION
La situation de la guerre étant en constante évolution, la consultation devra être effectuée dans des délais rapides dès qu’une organisation sécurisée pourra être assurée. La durée de la consultation sera idéalement étalée sur deux semaines afin d’être accessible à un maximum de personnes sans susciter de regroupements.
Le résultat de cette consultation doit être communiqué en totale transparence, quelle qu’en soit l’issue, avec au besoin la présence de vérificateurs neutres étrangers, afin d’éviter toute contestation.
RÉSULTAT
Le résultat doit être communiqué en totale transparence quelle qu’en soit l’issue avec des vérificateurs étrangers pour ne pas éveiller de contestation.
APPAREIL DÉMOCRATIQUE
La dernière élection datant de 2019, il est important de continuer à faire fonctionner l’appareil démocratique. D’abord pour contredire Moscou, qui dénonce le fait qu’aucune élection n’ait eu lieu depuis cinq ans. Ensuite, le peuple ukrainien doit se sentir acteur des décisions sans avoir l’impression de les subir. La durée du conflit étant inconnue, on ne sait pas quand auront lieu les prochaines élections. Une lassitude pourrait s’installer, débouchant sur de la fatalité, de la désinvolture et de la désobéissance.
Sur le modèle français, pourquoi ne pas impliquer la population en constituant des conventions citoyennes sur des thèmes précis ? Un tirage au sort de 500 Ukrainiens pourrait être effectué parmi des volontaires, dont 150 personnes seraient retenues pour constituer des équipes de travail avec un panel représentatif du pays (tous les Oblasts représentés, un certain équilibre hommes-femmes, différentes couches de la société, tous âges). Leur rapport serait soumis à la Rada (Parlement ukrainien) avec des propositions qu’elle pourrait valider ou non.
Cette convention apporterait un vent de fraîcheur dans la sphère de l’État. Des thèmes qui fâchent ou interrogent la société ukrainienne, tels que la corruption, des idées de lutte et de contrôle y compris des politiques, la reconstruction de l’Ukraine pour définir les priorités, les initiatives de (re)soudage de la communauté que la guerre a parfois divisée, une refonte des structures institutionnelles, etc., seraient les bienvenus. Les sujets ne manquent pas.
RECONSTRUCTION DU PAYS
L’Ukraine peut compter sur une aide internationale colossale. Certains contribuent beaucoup, d’autres moins. Il serait important que les loyaux amis soient récompensés en garantissant un prorata lors de l’ouverture du marché de la reconstruction aux entreprises étrangères, en fonction de l’aide fournie à l’Ukraine pendant la guerre par chacun des pays. Cette mesure aurait pour effet de créer une saine concurrence dans l’aide actuelle, chaque nation cherchant à se positionner favorablement pour ce futur marché juteux.
ÉQUATION A RESOUDRE
Pour le savoir, pas d’autres choix que de le contacter au plus vite !
OBSTACLES PROBABLES
LA CRIMÉE : Chacun revendique la possession de la Crimée et ne semble pas prêt à la céder à l’autre. La Crimée pourrait devenir indépendante et démilitarisée. Son administration et sa gestion seraient bilingues ukraino-russes. Les citoyens d’avant son occupation russe seraient invités à la rejoindre dans un délai de six mois s’ils souhaitent obtenir la nationalité criméenne. Son indépendance serait sous le patronage de l’ONU, qui pourrait, le cas échéant, dépêcher des casques bleus en cas de troubles intérieurs. Son intégrité territoriale serait garantie à la fois par la Russie et par l’OTAN si l’une des deux parties (ou un pays tiers) venait à l’envahir, à interférer dans sa politique ou à discriminer l’une des deux ethnies.
LA MOLDAVIE : L’ensemble du territoire moldave doit être sous le contrôle des autorités de ce pays. Les Occidentaux et les Russes doivent renoncer à exercer une quelconque influence sur le pouvoir et les habitants. Vu son caractère sensible et fragile, la Moldavie devrait être démilitarisée et ne pourrait pas adhérer à l’OTAN. Son intégrité territoriale serait garantie par la Russie et par l’OTAN (même sans en faire partie, ce qui empêcherait l’OTAN d’y déployer des armes nucléaires). Il serait également envisageable de transformer le pays en confédération afin que la Transnistrie puisse gérer certaines compétences.
TENSION OTAN-RUSSIE : Un sommet sera organisé pour clarifier la situation. Chacun devra exprimer ses craintes vis-à-vis de l’autre, étudier les moyens de désescalade de la tension, donner des garanties pour ce qui lui est reproché et s’engager à ne pas se nuire mutuellement. Bref, il s’agira de déminer le terrain en rétablissant un début de confiance et surtout de reprendre un dialogue constructif et non agressif. Le statut de Kaliningrad devra également être clarifié.
ÉLÉMENTS FACILITATEURS
ALLÉGEMENT PROGRESSIF DES SANCTIONS INTERNATIONALES :
Dès que Biélorusses, Ukrainiens et Russes reprendront les négociations, tous les pays ou groupes de pays ayant décrété des sanctions contre la Russie et la Biélorussie, ou inversement (car la Russie a également pris des mesures contre ceux qui sanctionnaient), devront, en guise de bonne volonté, desserrer progressivement leurs sanctions au fur et à mesure de l’avancée des discussions.
LIBÉRATION PROGRESSIVE DES PRISONNIERS DE GUERRE :
La libération des prisonniers de guerre devra également s’effectuer progressivement en fonction de l’avancée des négociations.
RÉSOUDRE LES AUTRES PROBLÈMES DE LA REGION BOSPPHORE-CAUCASE : PERMETTRAIT UNE PAIX PLUS STABLE :
ARMÉNIE-AZERBAÏDJAN :
Des négociations sous contrôle international de l’ONU devraient s’ouvrir entre ces deux pays. Bien que cela ne concerne pas directement la guerre en Ukraine, cela influe sur l’instabilité de la région.
RUSSIE-GÉORGIE :
Des négociations devraient idéalement s’ouvrir entre ces deux pays. Bien que cela ne concerne pas directement la guerre en Ukraine, il y a également le problème de l’intégrité du territoire géorgien, envahi par la Russie en 2008. C’est un autre conflit gelé qui pourrait reprendre à la moindre étincelle et aggraver la situation. Un statut équivalent à celui proposé pour l’Ukraine pourrait constituer une solution.
POURQUOI NÉGOCIER MAINTENANT ?
PLUS DE 2 ANS DE GUERRE SE SONT ÉCOULÉS : Les négociations initiales ont probablement échoué parce que les deux pays pensaient pouvoir l’emporter, et les forces étaient vives. Le premier constat est qu’après des centaines de milliers de morts et des milliards d’euros (ou de roubles, ou de hryvnias) engagés, les lignes ont peu bougé. Tantôt l’un, tantôt l’autre ont pris un léger ascendant sans qu’aucun ne soit décisif. LE MASSACRE DOIT CESSER. Il est plus que temps de se rasseoir à la table, dans l’intérêt des deux nations.
Pour l’Ukraine :
- La population est de plus en plus fatiguée, usée par ces deux années de souffrances, de stress, de privations et d’usure.
- La mobilisation en démocratie n’est pas évidente malgré la nouvelle loi. Le potentiel est de toute façon bien moindre que celui de la Russie.
- L’aide occidentale est de plus en plus difficile à obtenir. Le soutien des opinions publiques s’érode en raison de la propagande russe agressive et d’une crise inflationniste qui refroidit les économies, obligeant les gouvernements à faire preuve de davantage de retenue.
- Les perspectives actuelles ne sont pas favorables. Les élections européennes du 9 juin 2024 laissent planer la menace d’une représentation parlementaire de l’UE moins conciliante avec l’Ukraine. D’autre part, le scrutin présidentiel aux États-Unis en novembre est encore plus inquiétant avec la possibilité que Trump soit élu, ce qui signifierait probablement la fin de l’aide américaine.
- L’adhésion à l’OTAN et à l’UE devient de plus en plus hypothétique. La Hongrie et Orban, récemment la Slovaquie et Fico sont autant de soutiens à Poutine infiltrés dans les deux institutions, provoquant de multiples blocages. Aux Pays-Bas et en Belgique, les partis hostiles à l’Ukraine sont aux portes du pouvoir ; en France, le Rassemblement National monte également en puissance, ayant été financé par Moscou par le passé, ce qui laisse présager de nouveaux appuis pour la Russie.
- Les objectifs de récupération des territoires occupés illégalement par la force deviennent incertains, la Russie ayant verrouillé les moyens d’y accéder. Les régions ont été vidées de leur population ukrainienne, principalement dans le Donbass et au sud de l’Ukraine, où les villages ont été rasés. Se battre pour récupérer des ruines ? La question se pose, d’autant que le coût humain serait élevé pour y parvenir.
RUSSIE : LES APPARENCES SONT TROMPEUSES :
- La politique d’économie de guerre n’est pas viable sur le long terme. Il n’existe pas d’exemple historique de prospérité immédiate post-guerre. Chaque rouble dépensé pour la guerre est perdu et n’est pas investi dans des projets futurs qui préparent l’avenir.
- Les infrastructures civiles souffrent, provoquant la colère d’un peuple peu habitué à être délaissé et soumis à une inflation galopante ainsi qu’à la raréfaction de certains produits. Les exemples ne manquent pas : crise des œufs, systèmes de chauffage défaillants l’hiver passé, inondations dues à un barrage qui n’était plus entretenu. Se procurer une machine à laver devient un exploit, bon nombre d’industries et de pièces ont été réquisitionnés à des fins d’armement.
- Les sanctions portent préjudice au pays, même si le pouvoir du Kremlin les minimise. La Russie brade actuellement ses ressources pétrolières et fait face à un souci de liquidité, le rouble n’étant plus accepté dans beaucoup de pays. Les entreprises rencontrent également des difficultés pour payer ou se faire payer, étant exclues des transactions financières internationales.
- La tactique d’utilisation de citoyens comme chair à canon sur le front n’est pas envisageable indéfiniment, même si le pays dispose d’un potentiel élevé de jeunes hommes mobilisables par la contrainte. Certaines républiques sont devenues hostiles au recrutement.
- Les dégâts matériels infligés à l’armée sont importants. La flotte navale est décimée, et avions et chars ont été détruits en grande quantité.
- Quel bénéfice actuel pour la Russie par rapport aux énormes moyens déployés ?
Quoi de plus dangereux qu’un conflit qui se termine par un vainqueur ? Cela engendre automatiquement une frustration, débouchant a posteriori sur un désir de revanche. Le chapitre doit être clos. Personne ne perdrait la face si la guerre s’achevait maintenant.
Pour réunir les conditions d’une paix durable, la négociation doit déboucher sur un accord gagnant-gagnant, contrairement aux précédents accords. Tout ce qui est matériel, économique, territorial, sécuritaire peut être réglé par des accords. Cependant, les blessures et rancunes sont tenaces.
C’est pourquoi les deux parties doivent vouloir négocier ; les contraindre ne réglera rien. Le moment semble idéal. Le choix du pays qui donnera l’impulsion à la négociation et la personnalité de son dirigeant seront prépondérants. Il faudra faire preuve de diplomatie, de patience et de tact, mais aussi, éventuellement, taper du poing sur la table pour appeler au bon sens et savoir temporiser en certains moments tendus. La personne chargée de cette mission devra avoir la confiance absolue des deux parties. Actuellement, la Turquie et Erdogan pourraient peut-être convenir.
CONSULTATION À ODESSA
À titre informatif, une trentaine de personnes de la cité portuaire d’Odessa ont été interrogées sur leurs activités et endroits préférés dans la ville, leurs peurs et tristesses, leurs espoirs, ainsi que leur vision d’Odessa en guerre et en paix. Voici un aperçu de leurs réponses et de leur état d’esprit. À noter un fort attachement au bilinguisme, une réponse revenant aussi bien chez les pro-russes que chez les pro-ukrainiens.
ODESSA VEUT LA PAIX, NON À LA GUERRE RUSSE
ODESSA VA SE DEFENDRE SI NÉCESSAIRE
- Oui à une Ukraine juste et paisible
– Non à la corruption
– Oui à la liberté de Culte UNIS TOUS ENSEMBLE
– Non au régime de terreur russe
– Oui au bilinguisme
- Non au racisme et à l’homophobie LA LIBERTÉ ET LA PAIX VAINCRONT.