L’Union européenne comme alternative à la Chine et aux États-Unis.

Le 7 novembre dernier à Budapest, les États membres de l’Union européenne se sont réunis afin de redéfinir leur politique en matière de relations internationales.

Ce sommet concrétise la volonté de l’Europe de se positionner en troisième pilier de puissance, entre d’un côté les États-Unis qui souhaitent prendre leurs distances avec l’UE, selon Le Point^{^[1]}, et la Chine, dont l’influence dans les Balkans ne cesse de grandir, les financements massifs en Croatie en sont la preuve, estime le journal Le Monde^{^[2]}.

D’après ce même périodique^{^[3]}, le Japon a déjà investi 11,4 milliards en faveur de l’aide à l’Ukraine, tandis que la France avoisine les 5 milliards. Cela souligne un point important : les crises ne sauraient désormais impacter une zone de la planète sans que tous les continents ne voient leurs intérêts mis en péril.

Le réveil de l’Union européenne.

L’Europe a longtemps choisi de rester spectatrice face aux tribulations du monde, le sommet du 7 novembre dernier a sifflé la fin de cette politique de l’autruche. Elle assume désormais de se faire arbitre, autant qu’actrice indispensable, afin de faire entendre sa voix sur la scène internationale.

La France possède la plus grande armée de l’Union européenne^{^[4]}, sa propre indépendance en matière de production et de livraisons d’armes, et est à la pointe en matière de technologies militaires. Elle possède surtout l’arme nucléaire. C’est donc en connaissance de cause que le président Emmanuel Macron s’est rendu à deux reprises à Pékin, en novembre 2019 et en avril 2021, afin de s’affirmer comme un interlocuteur central. Il a tour à tour initié un dialogue franc avec la Chine et tenté un partenariat militaire avec l’Australie, comme l’indique Le Courrier international^{^[5]}. Il a continué dans sa lancée en décembre 2021 lorsqu’il a pris la responsabilité de dialoguer avec Poutine, un conflit imminent étant alors au niveau le plus haut selon tous les services de renseignements, si l’on se réfère à l’ouvrage d’Alexandra Goujon^{^[6]} : L’Ukraine, de l’indépendance à la guerre.

Contexte géopolitique et perspectives d’avenir.

Dans cette nouvelle arène mondiale où les cartes ont été redistribuées, on constate, comme toujours dans l’histoire, que les alliés de chacun se font les ennemis temporaires des autres. Les investissements chinois dans les énergies et le rachat des terres, en Europe de l’Est, en sont la preuve. Ils vont dans le sens d’un axe sino-russe. De son côté le Japon joue sa manche, faisant ainsi fi de sa politique pacifiste d’autrefois. Tokyo a signé une cinquantaine d’accords, en février 2024, pour participer à la réparation des infrastructures énergétiques, à la reconstruction des zones urbaines touchées, et afin de favoriser le secteur des transports.

On connaît les relations compliquées entre la Chine et le Japon, et cette aide, qui se présente sous plusieurs angles, démontre que dans ce monde, désormais multipolaire, chacun défend son pré carré.

C’est dans ce contexte que l’Europe a choisi de prendre son destin en main, le sommet de Budapest traduit ce renouveau de l’UE sur l’échiquier international.

Elle possède les atouts de ses prétentions : sa monnaie unique a démontré sa stabilité, et l’espace Schengen attire des investisseurs du monde entier. Son indépendance militaire et économique, plus qu’une réalité, est nécessaire à la sauvegarde de la paix et de la défense en Europe. C’est d’une voix commune que cette pensée s’est exprimée le 7 novembre dernier à Budapest.