Dans le port d’Odessa (1852), Iwan Konstantinowitsch Aiwasowski (1817-1900), Christie’s Londres.
Souvenirs d’été
Lorsque l’ennuie recouvre la terre,
Je plonge mon regard dans un réverbère
Le reflet chatouille mes traits dessinés,
Et grossis de lumière le contour de mon nez
Une fois celui-ci éteint je cherche une occupation,
Les rues qui m’entourent sont pleines d’attractions
Au café du coin je rencontre toujours des copains,
Certains ont pris l’habitude de s’y rendre au matin
Je laisse aux informations le soin de nous renseigner,
Et choisis de me concentrer sur le reste de la journée
Les avenues sont chaudes et la température clémente,
Le thermomètre s’est fait, l’allié de mes amantes
Dans les kiosques on trouve toujours de quoi lire,
L’intellect, comme le corps, exige de s’entretenir
Le jardin d’en face me propose de passer le voir,
J’y resterai allongé en écrivant jusqu’au soir
Odessa
Ton visage joue avec tes courbes,
Et tes yeux flattent tes lèvres
Qui d’un mouvement diagonal et fourbe,
Laisse découvrir toute leurs sèves
Je me penche et octroie,
Quelques larmes de plaisir
Sur ce bûcher tu ondoies,
Et mes caresses sont ta lyre
Sereinement tu t’abandonnes,
À cette étreinte lascive
Toi mon étrange nonne,
Qui subjugue mes invectives
La beauté n’a d’yeux,
Que pour tes poses charmantes
Et rend le monde envieux,
D’être nous parmi trente
Belle Etoile
Belle étoile tu danses ta vie,
Comme une ballerine colle la scène
Tes mouvements sont le lit,
Sur lequel le temps nous amène
Faite de grâce tu t’abandonnes,
Et tourne les miroirs en tableaux
De sa musique la lune chantonne,
Laisse ses notes jouer du piano
L’été semble éternel encore,
Pourtant les fleurs se fanent
La nuit ou l’étreinte des corps,
Trompe le jour dans ses arcanes
Pour toi l’horizon s’ouvre,
Et nargue le ciel amer
D’avoir cru bon qu’il se découvre,
En te créant toi, ma belle chimère