Aurore boréale à Paris
Présentation de l’auteur
J’ai toujours admiré Paris. Je me considère comme un francophile qui apprécie sa culture, son élégance, et surtout sa littérature.
J’aime le goût, le glamour et le désir d’innover de l’avant-garde littéraire du début du XXe siècle, qui, avec la vocation universelle de ses propositions esthétiques, me fait me sentir partie intégrante de sa tradition littéraire.
Je me sens proche de nombreux grands poètes et artistes qui ne sont pas nés dans la Ville-Lumière et qui sont pourtant considérés comme faisant partie du patrimoine culturel de Paris, comme Albert Camus ou Aimé Césaire – mais aussi d’autres artistes du patrimoine français qui n’avaient pas le français pour langue maternelle comme Triztan Tzara ou Pablo Picasso, pour ne citer que quelques exemples. C’est tout à l’honneur de Paris.
Ma grand-mère, qui vit à Callao, au Pérou, m’a appris qu’une personne éduquée n’est pas celle qui connaît les bonnes manières ou qui s’exprime correctement, mais plutôt celle qui « respecte » les autres, quelle que soit leur race ou leur classe sociale.
Depuis que je suis enfant, j’écris des histoires et des poèmes. J’ai grandi dans une favela et l’écriture m’a sauvé de l’exclusion. J’ai réussi à aller à l’université, à publier des livres, à gagner des prix littéraires, et je poursuis maintenant mon rêve – celui d’être écrivain à Paris. La France a toujours attiré mon attention. Un pays qui s’est battu contre les rois pour donner à tous la possibilité d’avoir des droits égaux suscite automatiquement ma sympathie.
J’aime Paris et sa merveilleuse diversité culturelle, qui me permet de me sentir chez moi pour la première fois en Europe. J’aime Paris car j’y vois beaucoup de gens visiter les musées, lire des livres, aller au cinéma et au théâtre. De toutes les villes que j’ai vues, c’est la ville avec la plus forte participation des citoyens aux événements culturels – et c’est un nomade comme moi qui vous le dis après avoir traversé plus de la moitié du monde. Si l’élégance, dans son essence la plus profonde, n’est pas artificielle mais consiste à s’exprimer librement avec dignité et à accepter la diversité des êtres humains, alors je dirais que Paris est la ville la plus élégante et raffinée du monde.
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Léo Zelada est le pseudonyme littéraire de Braulio Rubén Tupaj Amaru Grajeda Fuentes. Poète et écrivain. Il a étudié la philosophie à l’Universidad Nacional Mayor de San Marcos (Pérou).
De 1983 à 1997, il a voyagé de Lima à Los Angeles en transports en commun et à pied, traversant les Andes, l’Amazonie, la jungle du Darien, les Caraïbes, et le Chiapas.
Il a publié les recueils de poésie Delirium Tremens, Journal d’un Cyberpunk, Opuscule de Nosferatu à l’Aube, Le chemin du dragon, Minimal Poetics et Transpoétique, ainsi que deux romans, American Death of Life et El Último Nómada. Son oeuvre a été traduite en anglais, italien, portugais, roumain, grec, arabe, etc.
Il a remporté plusieurs prix littéraires, le dernier étant le Prix des poètes d’autres mondes, décerné par le Fonds international poétique d’Espagne, en 2016.
Deux documentaires ont été réalisés sur lui : le 1er en 2013 et le second en 2021.
En 2022 son livre Transpoétique est traduit en français, et présenté à la Maison de l’Amérique Latine à Paris. En 2024 paraît son second livre en français : La Traversée de l’Innommable, qu’il présente et signe au Marché de la Poésie à Paris. Le 25 octobre il a présenté avec succès son nouveau livre à la Maison de l’Amérique Latine.
Il possède également un blog appelé Dragon’s Journal qui compte plus de 300 000 vues par mois.
Coucher de soleil sur le canal Saint-Martin
Me réveiller à Montparnasse avec des vers
de César Vallejo en tête
sur un balcon de la rue André Gide
me fait sourire.
Ces longs appels à Paris
c’est comme entrer dans le champ de gravité
d’un trou noir à Châtelet
ou lire sans fin Les Frères Karamazov.
Ils ne s’y attendent pas
mais je disperserai des fleurs de Kantu
d’un rouge intense
sur cette terre ancienne.
©️ Léo Zelada