Le retour des grandes Alliances : Ou comment le populisme change les relations internationales

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par

Giulia Orso

La reprise des hostilités aussi bien en Ukraine qu’à Gaza a démontré, si ce n’était pas déjà suffisamment clair, que les États-Unis de Trump jouent avec les alliances pour façonner un monde à leur image : un monde dans lequel la loi du plus fort remplacerait le droit international et où les intérêts économiques balayeraient les droits de l’Homme. Cette politique trouve un écho auprès du peuple américain qui revendique, à travers notamment la figure d’Elon Musk , une liberté sans limite, un capitalisme effréné qui place le profit et les intérêts personnels au centre de toutes les politiques publiques. Tant pis pour le rayonnement de l’Amérique à l’international – on préfère couper les aides au développement et démanteler l’agence USAID – tant pis pour la lutte contre le changement climatique – on préfère fermer les yeux, ne pas voir que nos ressources se raréfient et sortir des Accords de Paris – et tant pis pour l’égalité : quoi de mieux que de démanteler tous les programmes de diversité et d’inclusion ?

Mais l’influence de Musk et de Trump ne s’arrête pas aux frontières des Etats-Unis : au Proche-Orient, le gouvernement de Benjamin Netanyahu en Israël peut compter sur le soutien inconditionnel, à la fois politique et militaire, de Washington. De façon similaire, et à contre-courant de l’Histoire des relations internationales, la Russie de Vladimir Poutine semble elle aussi bénéficier de l’appui des Américains, Trump allant même jusqu’à déclarer que l’Ukraine n’aurait « jamais dû commencer » la guerre. La rhétorique du Kremlin installée, la supériorité militaire démontrée – en Ukraine et en Palestine – et l’Europe mise de côté, c’est ainsi que se dessine un nouvel « Axe de puissances alliées ». Son but ? Détricoter le multilatéralisme et s’en prendre, dans un élan réactionnaire, à tout ce qui viendrait limiter leur puissance.

En Europe, que les Etats-Unis voient d’ailleurs comme un continent composé d’États distincts et non pas comme une Union, certains sont sensibles à cette vision. De la Hongrie de Viktor Orban à des partis politiques comme le Rassemblement national en France et l’AfD (Alternative für Deutschland) en Allemagne, de nombreuses voix soutiennent les politiques de discrimination vis-à-vis des minorités, climato-sceptiques voire complètement averses à la construction européenne. À rebours de tout ce que nous avons construit depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, ce « retour en arrière » rebat les cartes de la géopolitique. Mais alors, face à ces tentatives de déstabilisation, comment faire face ? La réponse est claire : nous ne devons jamais renoncer à nos valeurs. Nous devons refuser de faire le jeu des populistes et ne jamais oublier que ce n’est qu’en étant unis, que nous pourrons avancer. L’Europe est le berceau de grandes civilisations, elle dispose de ressources et de talents innombrables qui, mobilisés pour une même cause, sont capables des plus grandes avancées. Notre Histoire nous a enseigné qu’il ne faut jamais cesser de protéger nos acquis, alors, battons-nous.

Dans ce cadre, la France d’Emmanuel Macron a été particulièrement proactive sur la scène internationale, alors que l’Allemagne s’est retrouvée hors-jeu dans de nombreux débats. À la tribune des Nations Unies, le représentant permanent de la France a défendu une vision humaniste du monde et respectueuse du multilatéralisme, tandis que le président de la République s’est, quant à lui, fait la voix de l’équilibre et de la paix. Cherchant à convaincre le président Américain de la nécessité d’un cessez-le-feu juste en Ukraine, porteur d’un discours résolument stratégique pour les européens et s’efforçant de faire maintenir une trêve au Proche-Orient. De son côté, le Canada, attaqué dans sa souveraineté territoriale par Trump – qui a déclaré vouloir annexer le pays – a opéré un rapprochement diplomatique avec l’Europe. Il en va de même avec l’ONU, dont le Secrétaire général A. Guterres a réaffirmé le soutien à la ligne et aux valeurs européennes : « L’Union européenne est un pilier fondamental de la réponse multilatérale face aux défis que ce soit en matière de paix et de sécurité, de climat, de développement durable ou de droits de l’homme. Dans ce contexte, nous avons de nombreuses préoccupations. Notamment en Ukraine. Il est évident que tout cessez-le-feu est le bienvenu car il permet de sauver des vies ».

Ainsi, par cette déclaration, A.Guterres dessine le contour d’un autre Axe, celui « des puissances pour la paix ».

Giulia Orso

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